« Alexi, pardon, Shadow, tu n'étais pas comme cela avant. Je me souviens de toi à quatre ans, petit bout de Sincère adorable. Tu faisais partie de la nouvelle génération de ta faction et tu étais très prometteuse. A douze ans, tes parents ont étés victimes d'un attentat, le bureau ou ils travaillaient à explosé avec la moitié du bâtiment et ils ont péris tous les deux. Tu étais inconsolable, toutes les nuits je t'entendais pleurer dans ton lit, ça a duré onze mois, presque un an durant lequel tu étais triste et renfermée sur toi même. Et puis un jour, tu t'es de nouveau ouverte au monde, mais pas de la meilleure façon qui soit. Tu t'es mise à mentir et à faire des coups bas aux autres. Ça a provoqué un scandale parmi les Sincères : une petite de chez eux qui mentait ! Tu as vu un psychologue, et c'est un déluge d'insultes qu'il s'est prit au visage. Après ça, tu as fugué. Nous t'avons retrouvés dans le quartier des Sans-factions. Que faisais-tu là-bas ma puce ? Tu ne nous l'as jamais expliqué.
Et tu as grandis et tes seize ans sont arrivés. Tu as choisis de rester dans ta faction malgré les protestations des autres. Tu n'avais rien d'une petite Sincère, tu passais ton temps à mentir et manipuler les autres était ton jeu préféré. C'est ce que tu as fait avec un de tes camarades pendant l'initiation. Il était Divergent, tu l'as appris et tu l'as poussé à montrer à tous qu'il pouvais résister au sérum de vérité. Heureusement, les Sincères étaient bons, ils n'ont pas révélé ce secret qui aurait put lui coûter la vie chez les Audacieux. La liste des gens à qui tu as mentis est longues, mais un jour, quelqu'un s'est plaint. Tout le monde s'est plaint de toi. Les dirigeants Sincères ont pris une grave décision et ils t-ont demandé de quitter ta faction. Quand tu es partie avec tes affaires, tu souriais et moi, je n'oublierais jamais ce sourire : il était victorieux, comme si tu avais réussis à obtenir quelque chose que tu convoitais depuis longtemps.
Ma chérie, ta vie a dut être difficile chez les Sans-Factions, mais moi je n'ai plus la moindre nouvelle de toi, que deviens-tu ma puce ? S'il te plait, réponds moi Lexi...
Ta nourrice qui t'aimes »

Je replis la lettre, les sourcils froncés, et la glisse dans une petite boite en contenant une dizaine identiques. Ma nourrice m'en a envoyées tellement, je n'ai répondue à aucunes. Elle fait partit du passé, je ne veux plus avoir affaire à elle, peut importe les gentillesses qu'elle m'écrira. Je parcours la pièce minuscule du regard. Je suis assise sur une chauffeuse déchirée par endroits, c'est mon lit. Une gazinière anciennement blanche est installée dans un coin de la pièce à coté d'une douche qui s'avère être l'endroit ou je fais aussi la vaisselle. Celle-ci est entreposée sur une étagère en plastique noir avec un ou deux bibelots, vestiges de mon passé chez les Sincères. L'unique fenêtre donne sur le quartier des Sans-factions mais les rideaux sont tirés, cette vue me déprime. Et dire que dans la ville, les gens vivent dans la richesse et l'abondance ! Ici, la moindre miette de pain est précieuse, le moindre fond de bouteille est un trésor, et si les Altruistes ne venaient pas chaque jours, ce quartier ne serait plus qu'un endroit couvert de cadavres de gens morts de faim. Je pose la boite sur l'étagère et m'accoude à la fenêtre.
La vie est dure, mais je suis mieux ici qu'avec ces imbéciles des factions. Moi, au moins, je suis libre, je fais ce que je veux et rien ne m'est interdit. Évidemment, aucune loi ne parle de nous, les Sans-Factions ! Misérable gouvernement, comme vous êtes stupides !
Je me souviens bien de mes deux dernières années de Sincère. Je passais mon temps à mentir, un moyen de leur dire m*rde, à eux et à leurs principes idiots. J'ai quitté cette faction à cause d'un garçon, un Sans-Faction que j'avais rencontré lors de ma fugue, quelques années plus tôt. C'est lui qui m'a accueillie quand je suis arrivée. Mais il y a cinq ans, il a disparut sans laisser de trace, j'ignore ou il est, il me manque. C'est lui qui m'a apprit à voler, à tuer et à me battre, je lui dois tout, même ma survie dans ce milieu hostile.