Juré sur une affaire, j'avais le coeur lourd ce soir. L'affaire me tenait à coeur, le coupable était un divergent, il avait plaidé son innocence durant toute l'accusation. Il y a peu de temps de cela, j'étais à sa place en essayant de prouver mon innocence. Cependant, sa divergence faisait qu'il fut condamné. Bien que nous avions parlés de longues heures avec les autres jurés, les sincères et leurs sérums de vérité avaient eu raison de notre investissement. J'étais donc sorti la rage au ventre, j'en avais marre de ses injustices. Tous les jours, je me battais pour que le monde soit plus juste que ce soit dans ma vie ou dans mon travail. Je voulais que le monde ouvre les yeux au lieu de fuir ses responsabilités, de dire les vrais problèmes, de trouver de réelles solutions. Le coeur lourd donc j'étais parti dans un quartier qui avait gardé de simples valeurs et où je me sentais libre, celui des sans faction.

La nuit venait de tomber et déjà le monde changeait. Les pauvres personnes et les sans abris laissaient place à des personnes ayant de mauvaises intentions. J'étais là dans un quartier où le crime n'était que quotidien mais j'avais besoin de ça, d'avoir peur, de ressentir des choses. De l'audace, me rappelant ma faction d'origine, c'est ce que je recherchais. Certains durant que c'est stupide voir suicidaire mais ressentir l'adrénaline, avoir des peurs et des angoisses, avoir des émotions, c'est être vivant. Je voyais des groupes d'individus aux visages dans la pénombre suivre mon passage de la tête. J'aimais avoir ce contact avec cette faction, pouvoir m'imprégner de leur quotidien même si je sais qu'un sujet comme celui-ci ne ferait pas plus que quelques lignes en bas de page de journal. Pourtant, je ne cessais de proposer des articles à mon supérieur en espérant qu'un jour il est l'audace d'accepter de le faire publier. Sous un manteau à capuche et habillé très simplement, on ne pouvait pas réellement savoir de quelle faction j'appartenais. C'est alors qu'au détour d'une rue, une personne me heurtait à pleine vitesse. La surprise fit que je tombais avec lui au sol en faisant tomber des barils en métal. Le bruit signalait largement notre position. C'était un jeune homme qui était face à moi, il semblait fuir quelque chose. Je lui conseillais de ne pas rester dans les rues. Je le suivais jusqu'à un endroit plus sûr, il semblait angoissé.

- Que fuis-tu ?

Sans le vouloir, j'étais déjà confronté à la dure réalité du quartier des Sans Faction. Comme un autre monde où les règles ne sont faites que pour être écrites et non respectées, je regardais ce jeune homme d'un regard neutre. Il avait sans doute du en baver et pensais que j'avais eu de la chance n'était point de circonstance. Il avait le teint pâle et les cheveux abîmés pourtant il ne semblait pas porter un lourd fardeau comme j'avais déjà pu le voir sur certains visages de Sans Faction. Il semblait s'être fait à cette vie trépidante et dangereuse, libre et difficile qu'est la leur. Me trouvant un peu inutile et rapporté à cette situation, j'essayais de trouver une idée pour le soutenir ou tout du moins lui montrer que je n'étais pas indifférent à la cause.

Les vols et les agressions sont faits communs dans ces lieux et j'étais gêné. N'ayant jamais été confronté à ce genre de situation que dire. J'avais toujours pensé que le statut des Sans Faction était injuste tout comme j'aurais pu le devenir mais cependant, je voyais une qualité commune entre lui et moi. Il avait cette rage de vivre, se battre chaque jour et cette agilité et cette rapidité, je sais que c'est une compétence que l'on acquière en étant membre des Audacieux.

- En tout cas, tu te défends bien, tu n'es pas né ici n'est-ce pas ?

C'est alors que je reconnus certains traits de son visage lorsqu'il s'accola au mur. Des traits allongés et amaigris par le temps mais je me rappelais de lui, ce petit garçon timide et fragile qui finalement avait pris sa revanche sur le destin et avait réussi à réussir tous les tests malgré de grandes difficultés. Ah comment s'appelait-il, il était plus âgé que moi, 1 an tout au plus, . . . C'est alors que j'eus une révélation, son nom n'était pas connu pour sa persévérance durant ses années d'initiation, c'était un divergent. Ayant fait plusieurs recherches de mon côté et ayant de nombreuses ressources avec mon travail, j'avais pu en répertorier un grand nombre, c'est alors que le fixais sans le vouloir.

- Ez... Ezekiel c'est ça ?

Surpris que je connaisse son nom, il me dévisageait également en retour. Je restais un peu figé devant ce sombre regard. Il avait l'air menaçant. Sa vie avait du bien changer depuis qu'il était sorti du système des factions. Cependant, la vie était faite ainsi et ce qui me touchait dans son histoire et que j'aurais pu être à sa place si je n'avais pas connu les bonnes personnes au bon moment. Etant protégé jusqu'à ce que j'ai l'âge de comprendre, j'avais été guidé jusqu'à ce que je puisse choisir la vie que je voulais mener, être divergent et donc libre en tant que sans faction ou menait ma vie dans le secret dans l'un des factions en prenant le risque qu'un jour toute ma vie bascule. C'est alors que je comprenais le sentiment qu'il devait ressentir à cet instant précis. Je prenais quelques instants pour réfléchir.

- Tu frissonnes, je connais un endroit où nous serons tranquille. Je ne te veux aucun mal, j'aurais pu être à ta place. Les choses ne doivent pas être facile pour toi mais je ne veux pas faire comme les Altruistes qui te rappellent sans cesse cela. Nous étions ensemble en tant qu'Audacieux, nous avons peu d'écart et ton nom m'est familier parce que ...

Je ne pouvais pas lui avouer que j'étais divergent. Les Sans Faction ont vécus de bien tristes événements dans leurs vies et je ne peux m'ôter de l'idée qu'ils verraient tout pour se redonner une image aux yeux de la société. Peut être est-il tout simplement perdu dans cette vie qui l'a dépassé. Il était imprévisible et je devais me montrer prudent à son égard. Je le fixais d'un air sérieux pour lui prouver ma sincérité.

- Ezekiel, tu n'es pas seul dans ce combat, peut être que je suis érudit mais je peux comprendre ce qui t'arrives et peut être t'aider. Je ne me suis pas présenter, et peut être que mon nom ne te dira rien, je suis Joshua Stenford, mes parents étaient Audacieux et le test concluant que j'étais un érudit. Le temps passe et nos chemins ont divergé, c'est ainsi.  

Mes paroles m'avait trompé et l'emploi du verbe diverger n'était peut être pas anodin. Je serrais la gorge et pensais qu'il était peut être temps pour moi de partir, cependant, je restais à l'écoute d'Ezekiel qui était dans le besoin. La faction des Audacieux nous a appris de grande valeur et venir en aide aux autres n'est pas une qualité réservée aux Altruistes, elle est bien au contraire indispensable pour faire un bon Audacieux.

L'ambiance devenait plus détendue et entrait dans un cadre plus amical. Ezekiel avait cependant encore des méfiances à mon égard mais je considérais cela comme tout à fait normal. Le point qui nous rapprochait et que nous pensions pas comme toute la société et cette différence je la savais lié au fait que nous soyons tous les deux divergents. Pourtant, il était trop tôt pour se confier, il était important de le connaître plus et puis il n'y avait actuellement que deux personnes hormis mes parents qui connaissaient mon secret. Finalement, Ezekiel acceptait d'aller dans l'endroit que j'avais mentionné. Je prenais donc la direction de ce lieu tandis qu'il me suivait.

- Il s'agit de locaux industriels dans lesquels j'avais l'habitude de me rendre quand j'étais encore Audacieux, c'est un endroit calme, dissimulé et que j'ai rénové après être devenu Erudit pour m'en servir de point d'attache aux quartiers des Sans Faction.  

Nous parcourions le quartier des Sans Faction et je gardais un œil toujours très attentif sur mon environnement. Ezekiel répondait à mes questions concernant la focntion de certains bâtiments du quartier. J'aimais bien apprendre toujours davantage de choses sur le quartier des Sans Faction mais également sur les autres factions, une façon peut être de me satisfaire et d'améliorer mon approche avec les personnes de cette faction afin d'essayer tant bien que mal de la faire reconnaître, d'ouvrir les yeux, mais bien souvent mes articles ne seront pas publiés ou trop fortement modifiés m'empêchant ainsi de faire passer le message désiré. A l'approche d'un hangar industriel, j'agitais dans mon sac des clefs que je venais de prendre. Nous étions arrivés. D'aspect désaffecté, ce hangar était un havre de paix. Je poussais à la porte et c'est un ben intérieur qui s'offrait à nous. J'ouvrais les volets latéraux et invitais Ezekiel à s'asseoir.

-Que fais-tu dans ce quartier ? Comme métier je parle ?